McKinsey & Company

  • Thomas de Gao
  • dimanche 13 février 2022

Introduction

 

Découvrez dans cette section notre présentation de McKinsey, le cabinet considéré comme la référence incontournable du conseil en stratégie.

McKinsey fait partie des trois cabinets de conseil en stratégie les plus réputés: les MBB. Parmi ces trois cabinets McKinsey est le plus ancien cabinet et souvent considéré comme le plus prestigieux. De nombreux classements le positionne en tête de ce secteur, mais sa place est de plus en plus disputée par ses deux challengers.

 

L'histoire du cabinet

 

Fondé en 1926 à Chicago par James Oscar McKinsey, le cabinet a ouvert son bureau à Paris en 1965. En 2022, l’entreprise compte environ 35.000 employés dans le monde dont une moitié de consultants et une autre de fonctions supports. Les effectifs en France sont de 700 employés.

A. La création du cabinet par James McKinsey

Brillant comptable, la discipline économique phare au début du XXe siècle, James McKinsey est mobilisé au sein de l’armée pendant la première Guerre Mondiale. Là, il se rend compte de l’écueil managérial que peuvent rencontrer des entreprises : désorganisation logistique, absence de remontée d’informations, décisions prises sur des intuitions, etc. Tout en gardant un pied dans le monde académique, McKinsey lance sa firme de conseil aux entreprises. Dans ses premiers employés, on trouve un certain Andrew Thomas Kearney qui donnera son nom à un nouveau concurrent. James McKinsey quitte finalement l'entreprise en 1935 pour devenir le CEO de Marshall Field.

 

B. Le mythe McKinsey bâti par Marvin Bower

Recruté en 1933, Marvin Bower prend la tête du cabinet entre 1950 et 1967. Il a alors complètement transformé l'entreprise et bâti les principes qui la régissent encore aujourd'hui. On lui doit notamment le système de partnership, le up or out* et les valeurs de McKinsey. Parmi ces valeurs, l'intégrité et le dévouement au client ont permis à McKinsey d'être considéré comme un des cabinets les plus fiables.

Le cabinet aujourd'hui

 

McKinsey est une figure incontournable du conseil en stratégie. Un des premiers cabinets créés qui reste la référence mondiale du secteur. Le cabinet est généraliste et couvre un panel très large d’industries et de fonctions.

McKinsey a fortement développé ses activités récemment avec le lancement de nouvelles branches (McKinsey Digital, McKinsey Design, McKinsey Analytics, McKinsey Solutions) et le rachat de certains entreprises aux activités complémentaires (Orphoz, Quantum Black ou Aberkyn). Cela permet au cabinet d’accompagner les entreprises de A à Z dans leur transformation et de ne plus se contenter de prestations exclusivement stratégiques.

 

Les recrutements réalisés en sortie d'école pour des stages ou premières embauches viennent en grande majorité d'un nombre réduit de formations élitistes. Chez McKinsey, des milliers de candidatures affluent chaque année et le cabinet restreint ses entretiens pour des étudiants d'écoles de rang A. Le cabinet reçoit environ 5.000 candidatures par an et la probabilité d'obtenir une offre est d'environ... 2% seulement. Seuls les mieux préparés au recrutement réussissent à se démarquer parmi tous les excellents profils concurrents.

Le tableau ci-dessous vous donnera un aperçu des principales formations représentées par les employés du bureau parisien de McKinsey.

Les recrutements pour "experienced hires" sont moins intransigeants au niveau des formations. Des expériences professionnelles de très haut niveaux pourront largement compenser des études de rang A- ou B+.

 

Grades et rémunérations

Les grades chez McKinsey sont appelés différemment que dans la plupart des cabinets. La frise ci-dessous vous donne un aperçu de la hiérarchie des grades et le temps moyen passé à chaque grade:

Les salaires sont également extrêmement compétitifs, notamment à partir du grade d’Associate. D’après nos sources, le salaire d’entrée est de 48k€ en fixe et le package total est d’environ 55k€.

Pour un stage, le salaire est de 2,2k€ mensuels.

Rythme de vie

 

Comme pour la plupart des cabinets de conseil, le rythme de vie est en dent de scie. Certains projets sont plus intenses que d'autres et certaines périodes au sein d'un même projet varient en intensité. La charge de travail est donc très fluctuante. Il ne faut cependant pas se leurrer, le rythme de travail reste en moyenne très intense chez McKinsey. Difficile de prévoir des activités tous les soirs après le travail, mais le travail le week-end reste heureusement tabou. Le staffing est habituellement en 4/5, c’est-à-dire que 4 jours par semaine seront passés chez le client alors que le vendredi les consultants se rejoignent au bureau de Paris. Les missions étant souvent internationales, cela implique de passer un temps significatif dans les hôtels et avions.

Staffing

 

Un des grands avantages d'être consultant chez McKinsey est la marge de manœuvre donnée au staffing. Chez McKinsey les consultants ne sont pas staffés par leur hiérarchie comme dans la plupart des cabinets. Une « staffing list » leur est proposée et c'est à eux d'être embauchés en interne sur les sujets qui leur plaisent le plus. Le revers de la médaille est qu’il faut se battre pour obtenir le projet souhaité. La réputation en interne prend donc une importance primordiale. En tout cas, le slogan « Create your own McKinsey » se justifie par cette marge de manœuvre permise par la taille critique du cabinet. Les plus petites structures n’ont pas le luxe de cette agilité et se contentent souvent de staffer les personnes disponibles au moment où un projet commence.

Aux grades de Business Analyst et de Pre-Associate, les consultants sont poussés à rester généralistes en travaillant sur des projets variés en termes de contenu, d'industrie et de région. A partir du grade d'Associate, une spécialisation peut être choisie par le consultant pour être prioritaire sur les sujets qui l'intéressent (soit une industrie, soit une fonction e.g. FMCG ou Sales & Marketing).

Formations

 

Au début de carrière, deux formations sont obligatoires:

  1. Embark: En rejoignant McKinsey en Junior Associate, chaque consultant est envoyé en formation pendant une semaine pour apprendre les bases du métier de consultant et pour devenir rapidement opérationnel. Cette formation commune à tous les pays permet aussi d'homogénéiser les pratiques et le vocabulaire des consultants.
  2. Flite: Après une ou deux années d'expériences, au grade d'Associate, les consultants sont à nouveau envoyés en formation pour une semaine. A l'étranger et avec des collègues de tous les bureaux, ils développent leurs soft skills, à encadrer des juniors etc.

Mis à part ces deux trainings incontournables, McKinsey investit très fortement dans la formation de ses collaborateurs. Chaque année, de nombreuses formations sont proposées aux consultants pour parfaire leur niveau avec des collègues du monde entier. Elles couvrent les besoins de chaque grade (ex: formation data science pour les Junior Associates) et de chaque spécialisation. En plus de cela, des cours de langues sont disponibles pour entraîner sa maîtrise de l'écrit et de l'oral business. Enfin, des conférences sont régulièrements organisées dans les locaux de McKinsey avec des intervenants spécialistes de certains domaines précis.

Culture et vie du cabinet

 

McKinsey est connu pour avoir une culture très anglo-saxonne et peu hiérarchique. L'entraide est forte puisque les consultants et même les partners n’hésitent pas à accorder du temps à d’autres collègues qu’ils ne connaissent parfois pas, sur des sujets sur lesquels ils peuvent les guider. En effet, il n'est pas rare de prendre 30 minutes en interne pour discuter avec un partner ou des experts de l'excellent réseau McKinsey pour obtenir des informations introuvables sur un sujet précis (ex: le fonctionnement de la poste en Birmanie). Le partage de connaissances est unique au monde et leur plateforme interne est une mine d'or d'informations (non confidentielles mais presque introuvables). La hiérarchie est assez « flat » et les jeunes recrues ont tout de suite du temps de parole et peuvent donner leur opinion à un partner. Le tutoiement généralisé illustre bien cette absence de pesanteur.

Encore plus que dans les autres cabinets, la culture du feedback est très ancrée chez McKinsey. Régulièrement lors de chaque mission, des évaluations sont réalisées entre les consultants pour les aider à continuellement se développer. Avec des cycles courts, le cabinet réussit à rapidement communiquer les points d'amélioration et à challenger ses employés.

Confortables dans leur position de leaders, les McKinsey que nous rencontrons donnent toujours tort à la réputation d’attitude prétentieuse que certains concurrents essayent de leur donner.

 

Les missions

 

Le bureau de Paris compte pas moins de 60 partners. Il va sans dire que la quasi-totalité des secteurs et fonctions sont couvertes par le cabinet. McKinsey est évidemment particulièrement réputé sur la stratégie et les grands plans de transformation.

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L'international

 

McKinsey est sûrement le cabinet le plus international. Le cabinet a la plus grande empreinte géographique avec 130 bureaux dans 65 pays. Et cette empreinte internationale est réelle car tous les bureaux sont des entités de l’entreprise mondiale « the firm » selon le slogan McKinsey. Contrairement à la structure habituelle du conseil, il n'y a qu'un P&L global. Les partners se partagent les consultants et les clients. Ce qui veut dire que les consultants sont très souvent amenés à faire des projets hors de leur pays dans des équipes très internationales. Les opportunités d’échanges avec les autres bureaux sont également fortes et on a pu observer de nombreux transferts de personnels entre les différents bureaux.

 

Les bureaux de McKinsey desservent la quasi totalité des régions du monde:

Alumni & exit opportunities

 

Une des grandes forces du cabinet est d’avoir un réseau d’anciens incroyablement étendu et bien placé dans l'économie mondiale. De nombreux grands leaders économiques et politiques sont d’anciens McKinsey (e.g. Bernard Arnault CEO de LVMH, Tidjane Thiam ex-CEO de Crédit Suisse, Sheryl Sandberg COO de Facebook, Mike Buttigieg candidat 2020 à la présidence des USA, etc.).

Lors du départ de chez McKinsey, le cabinet vous ouvre les portes du programme alumni avec un site dédié pour les offres d’emploi. McKinsey a ainsi l’intelligence de chouchouter et placer ses anciens pour entretenir sa dynamique.

 

Le screening

 

Chez McKinsey, certains éléments comme les expériences à l'étranger et les achievements personnels (e.g. classement sportif, ascension du Mont-Blanc, Grand-Maître International d'échecs) sont particulièrement valorisés. N'oubliez pas de les mentionner et de les mettre en avant.

 

Les interviews

 

Que vous postuliez en stage, première embauche ou experienced hire les interviews se découperont en deux tours. Pour chacun des tours, les candidats devront passer 2 ou 3 entretiens d'une heure avec un consultant. Au premier tour, vous rencontrerez des consultants plus juniors, Associates, Engagement Managers ou Principals. Au second tour, des EM, Principals ou Partners. Pour les futurs stagiaires et première embauche, un des entretiens du premier tour sera effectué par une RH.

Les interviews avec des consultants adoptent le découpage classique d'environ 20 minutes de fit, 30 minutes de case study et 10 minutes de discussion sur le cabinet. Cependant, vous devez être préparés à la partie d'entretien de personnalité de McKinsey qui s'avère être très atypique. Cette partie fit, appelée PEI (Personal Experience Interview), n'est pas comparable à celle des autres cabinets. Sa pondération dans l'évaluation finale est énorme et il ne faut surtout pas négliger de préparer spécifiquement cette épreuve qui représente l'écueil principal du recrutement chez McKinsey.

 

Les PEI

 

Pour obtenir une offre chez McKinsey, réussir ses PEI est encore plus important que réussir ses études de cas. En amont des entretiens, il vous faudra préparer deux histoires personnelles sur trois thèmes: le Personal Impact, l'Entrepreneurial Drive et le Leadership. Mais attention, d'après nos multiples échanges avec des interviewers, il semblerait que le contenu à présenter soit TRES souvent mal interprété.

Il faut comprendre pour chacune:

  1. Personal impact: Présentez une expérience où  vous avez réussi à persuader une personne difficile à convaincre
  2. Entrepreneurial drive: Racontez un projet que vous êtes parvenus à achever malgré de fortes contraintes (charge de travail, délais, stakeholders etc.)
  3. Leadership: Décrivez la façon dont vous avez poussé une équipe vers la réussite 

Les histoires que vous aurez préparées sur chacun des trois sujets seront disséquées par vos interviewers. Il est très important de les avoir préparées en détail. Par exemple, vous devrez être capables de restituer les discussions que vous avez eues pendant les moments clés, ce que vous avez ressenti ou pensé. Ainsi, nous conseillons de préparer deux versions de chacune des stories. La version complète avec tous ses détails devrait durer ~15min pour être suffisamment étoffée. Par contre, pour ne pas noyer l'interviewer dans votre histoire, il vous faudra une autre version plus courte à présenter. La deuxième version à préparer doit durer environ 5 minutes et couvrir l'ensemble de l'histoire. Les détails que vous ne donnerez pas et que vous aurez préparés seront ceux où vous pensez que l'interviewer pourra s'attarder (ex: Quelle stratégie avez-vous adoptée pour convaincre cette personne ? Arrivé dans cette situation quel était votre état d'esprit ?).

 

Les Case studies

 

Que vous postuliez en stage, première embauche ou experienced hire les interviews se découperont en deux tours. Pour chacun des tours, les candidats devront passer deux ou trois études de cas.

Chez McKinsey, lors du premier tour, les études de cas seront généralement interviewer led. C'est-à-dire que des questions précises seront posées au candidat. En général, 4 types de questions seront posés et couvriront le temps de l'entretien:

  1. D'abord un structuration de l'approche pour résoudre le cas
  2. Puis une question d'interprétation de données/graphiques
  3. Ou un exercice calculatoire
  4. Ou une question de business sense, de compréhension de cas

Pour chacune de ces questions, il sera crucial de conserver la bonne posture du consultant. Il faudra toujours structurer ses propos pour les communiquer clairement, et faire des liens avec les éléments déjà vus auparavant.

Lors des rencontres avec les partners, les études de cas seront souvent plus typiques. Les partners prennent en effet des libertés par rapport à la structure usuelle des cas McKinsey.

Pour en savoir plus sur comment se préparer aux études de cas, référez-vous à la page dédiée